🇦🇷 DESTINATION : PENINSULE DE VALDES – ARGENTINE

Mardi 13 Mars-Température 3°5-Départ 8H45-Pluie

Ce matin, il fait très froid, les montagnes sont saupoudrées de « sucre glace ». Nous retournons vers la frontière argentine en repassant par Rio Grande puis frontière chilienne pour aller vers Puerto Espora soit 436 kms avec 31 kms de piste. Nous arrivons à Bahia Azul en fin d’après midi, lieu où nous prendrons le traversier demain matin.

Bivouac parking de la mairie à 500 m de l’embarcadère.

Mercredi 14 Mars-Départ 10H00-Température 7°-temps ensoleillé mais venteux

Nous prenons le bateau pour quitter « la Tierra del Fuego », par le détroit de Magellan, 20 minutes de traversée et nous voilà de Bahia Azul à Bahia Gregorio. Nous sommes toujours au Chili et passons une dernière fois la frontière chilienne vers Argentine. Formalités faites en 30 mn. Dernière partie de notre voyage, nous sommes donc en Argentine à 2664 kms de Buenos Aires, « capital fédéral ». Beaucoup de vent sur ces grandes lignes droites de la Route Nationale 3, avec toujours ces immensités.  en Patagonie Atlantique. Nous passons Rio Gallegos, Puerto Santa Cruz. Bivouac en bordure de plage à Puerto Santa Cruz.

Jeudi 15 Mars-Température 9°5-Départ 8H30-Beau temps

Puerto San Julian et puis ce sera 320 kms de steppe sans ville, village ou station service.

C’est à Tres Cerros que nous faisons le plein (0,83€ le litre de gasoil) et faisons la connaissance d’un jeune motard argentin de Rosario (à 2500 kms de ce lieu), qui roule en Yamaha 125, et qui descend à Ushuaia, soit 1500 kms entre pistes et asphaltes, sans compter le vent et les camions.

Puerto Santa Cruz, Fitz Roy, Caleta Olivia, des villes sur cette route 3 où circulent beaucoup de camions en plus du vent, les croisements avec ces engins secouent Samy dangereusement. Bivouac en bordure de l’Atlantique avant 30 kms de Comodoro Rivadavia.

Pour anecdote : Le français Orélie-Antoine de Tounens, né le 12 Mai 1825, à Tourtoirac en Dordogne, fils de fermiers acquiert une charge d’avoué à Périgueux en 1851. Mais il s’ennuie et peu à peu naît en lui la certitude d’appartenir à la noblesse. Après une demande de faire précéder son nom d’une particule qui lui fût curieusement acceptée par la Cour Impériale de Bordeaux. Ambitions des plus saugrenues, renforçées par la lecture du poème épique «  La Araucana »(une œuvre fameuse évoquant la bravoure des Mapuches contre les invasions espagnoles, écrite par Alonso Ercilla et traduite par Voltaire) révèle en lui un destin royal, c’est décidé le jeune avoué périgourdin sera « Roi des Patagons ». Il s’embarque pour le Chili en 1858, c’est à Coquimbo à 40 km au Nord de Santiago qu’il peaufine la Constitution qu’il destine à son futur royaume. Deux ans plus tard, en 1860, il parvient en Araucanie, s’autoproclame « Empereur de l’Araucanie et de la Patagonie », émettant sa propre monnaie (l’austral) et fondant sa dynastie « le Roi de Patagonie » qui existe toujours, avant de se faire expulser une première fois par le gouvernement chilien, et après une tentative en Argentine par le gouvernement argentin. Son rêve ne s’arrêtera pas là en 1874, Tounens revient à Buenos Aires sous une fausse identité, reconnu par un colonnel argentin, il est emprisonné et est de nouveau expédié en France. En 1876, une ultime tentative est à deux doigts de lui coûter la vie, on le retrouve en haillons. Meurtri, blessé au plus profond de ses fantasmes d’enfant, Tournens trouve refuge à Tourtoirac, chez son neveu. Il meurt le 17 septembre 1877, seul et sans amis. On peut rire de l’épopée invraisemblable de ce jeune avoué, mais cette fougue insensée et cette audace ne peuvent qu’inspirer un certain respect.

Bivouac Bord de plage avant Comodoro.

Vendredi 16 Mars-Température 16°-Départ 10H00-Beau Soleil

Ce matin, nous avons une belle vue de cette Patagonie Atlantique. Nous arrivons à Comodoro Rivadavia où nous faisons quelques courses, le réfrigérateur est vide…

Capitale argentine de l’Or noir depuis la découverte d’un gisement de pétrole le 13 décembre 1907, c’est aujourd’hui le centre urbain le plus important de la Patagonie.

Nous décidons de quitter la Route 3, trop dangereuse avec ces vents et ces camions. Nous prenons la Ruta Provinciale 1 qui longe l’Océan Atlantique puis traverse la steppe. Des domaines avec des barrières à ouvrir et fermer après passage.

Nous voyons un nandou sur la piste, et impossible de le rattraper, pour le doubler, il a fallu rouler à plus de 5O km/heure. Véridique, car après avoir vu une documentation sur cet animal, il peut courir à plus de 50 km/h.

Bivouac sur plage Bahia Bustamante.

Samedi 17 Mars-Température 17°-Départ 10H00-Beau soleil

C’est reparti pour 80 kms de piste sur route provinciale 1. Nous voilà à Camarones, nous partons voir la pingouinerie à Cabo Dos Bahias. C’est sur un chemin de passerelle que nous nous déplaçons au milieu de la colonie de pingouins de Magellan. Nous les entendons crier, un concert de trompettes ; nous restons un long moment à regarder ces oiseaux trop mignons. Entretien avec la guide de la réserve.

Manchot de Magellan

Manchot de Magellan JuvénileGuanaco

Bivouac à Puerto Piejo avec une belle vue.

Dimanche 18 Mars-Température 16°-Départ 10H15-Beau soleil

Après avoir fait le plein à la station de Camarones et discuter avec le pompiste, nous découvrons l’estancia de Florent Pagny et rencontrons le couple qui gère la propriété. Dommage pour les autographes, Florent et son épouse y étaient deux jours auparavant.

Nous reprenons la route provinciale et continuons à longer la côte, puis ce sera à nouveau au milieu des estancias aux jolis noms : Estancia La Margarita, La Guillermita, La Primavera, La Antonieta. Nous avons la chance de voir un mara, ce lapin de Patagonie qui mesure 80cm et qui pèse environ 8 kgs, hélàs trop rapide, pas de photo. Pause déjeuner sur la piste, où il n’y a pas beaucoup de circulation, nous croisons trois voitures seulement.

Bivouac Playa Escondida.

Lundi 19 Mars-Beau soleil-Température 18°-Départ 10H00

Derniers kilomètres sur cette route provinciale 1 bien agréable, puis nous arrivons à Trelew, d’un nom d’origine galloise puisque la traduction de Trew « village » et Lew : abréviation de Lewis Jones, le fondateur de la ville. Nous poursuivons notre route jusqu’à Gaiman, la plus ancienne municipalité de la province du Chubut, un petit village d’origine galloise, des rues pittoresques grâce aux canaux d’irrigation, des édifices de briques typiques, un musée installé dans l’ancien tunnel dédié à la création de la ligne de chemin de fer, et ses casas de té parsemées dans les rues.

Après une petite visite de la ville, nous allons déguster le thé gallois et les fameuses tortas (pâtisseries galloises). La théière est bien au chaud sous un bonnet tricoté, et les pâtisseries sont excellentes, un peu trop copieux ce goûter pour nous, car nous ne dînerons pas ce soir là.

Bivouac au camping tenu par les pompiers.

Mardi 20 Mars-Température 8°5-Beau soleil-Départ 11H00

Visite très intéressante du Musée du chemin de fer dans l’ancien tunnel du village qui explique la création de la ligne de chemin de fer initialement construite pour le transport du blé de la « Cwn Hybrid »en gallois « la belle vallée »du Chubut, vers Buenos Aires, en passant par Puerto Madryn.

Un peu d’histoire : le 28 Juillet 1865, les côtes patagonnes accueillent 151 gallois qui viennent de traverser l’Atlantique, à bord du bateau Mimosa, beaucoup d’entre eux, anciens paysans en quête d’une nouvelle terre pour préserver leur culture persécutée en Grande Bretagne, choisirent le Sud du continent américain, à une époque où les colons étaient les bienvenues.

Visite du musée paléontologique avec un jeune guide aux origines galloises et françaises.

Très enrichissantes explications de ce jeune passionné.

Bivouac en bordure du parc à Gaiman

Mercredi 21 Mars-Départ 9H30-Température 11°-Temps couvert

Arrivée sur péninsule de Valdès- cette aire naturelle, déclarée Patrimoine naturel de l’Humanité par l’Unesco couvre une superficie de 360 000 hectares, environ, et la flore évoque une steppe patagonique. C’est une particularité côtière de la Province du Chubut, en Argentine. Elle forme une portion de terre quasi-rectangulaire et unie au continent par l’isthme Carlos Ameghino .Elle doit son nom à Don Antonio Valdès, Ministre de la Marine espagnole de Charles III en 1781.

Visite du centre interprétation à l’entrée du parc national “Péninsule Valdes”.Crâne d’Orque

Puerto Pyramide petite station balnéaire qui doit son nom à la falaise en forme de triangle. C’est le seul petit village de la péninsule.Nous allons voir la loberia avec sa colonie d’otaries.

Un peu de sciences : l’otarie ou loupe de mer peuple tout le littoral atlantique. C’est un animal pacifique, familier qui a toujours été chassé et massacré. Il s’alimente et vit dans la mer, en revanche, il se repose et se reproduise à terre. Janvier et Février sont les mois de la période de reproduction. Celle-ci commence avec la constitution du harem autour des mâles (environ 13 femelles) qui défendent par la suite leur territoire. Chaque femelle donne naissance après 340 jours de gestation, à un petit de couleur noire, d’environ 20 kg.

L’éléphant de mer : est aussi présent sur cette péninsule. Ce mammifère appartient à la famille des phoques. Mâles et femelles ont une apparence différente. Les mâles peuvent mesurer jusqu’à 5m et peser 4 tonnes, la femelle mesure environ 3 m pour 1 tonne. Contrairement aux femelles, les mâles sont dotés d’un nez en forme de trompe. La polygamie est joyeusement mise en pratique : le harem d’un mâle peut compter jusqu’à 38 femelles. La gestation dure une année. Au début de l’hiver, les mâles arrivent les premiers, précédant les femelles qui mettront bas à cet endroit. Pendant la durée du séjour terrestre, les femelles ne cessent d’être menacées par les mâles célibataires, qui livrent des combats violents contre « les seigneurs du harem » et tentent d’enlever les nouveaux nés. Une fois par an, les éléphants de mer muent. Durant cette phase, ils restent à terre et se protègent des effets desséchants du soleil en se couvrant mutuellement le dos de sable humide.

L’orque : peut être observé tout au long de l’année, au large des côtes. Il se reconnaisse à leur aileron noir qui dépasse de l’eau. Ce prédateur est un mammifère appartenant à la famille des cétacés, mais il se distingue de la baleine par ses dents, il se déplace dans un petit groupe de dix. Ils sont surtout présents au large de Punta Norte au mois de Mars afin de chasser les petits lions de mer qui viennent de naître. Les grands mâles peuvent mesurer plus de 9,5m et peser plus de 8 tonnes, quant aux femelles, elles atteignent 6m de longueur et pèsent environ 5 tonnes ; leur arête dorsale (aileron) peut mesurer 2m de haut. En ce qui concerne la longévité, les mâles vivent entre 30 et 60 ans, et les femelles de 50 à 60 ans. Malheureusement nous n’avons pas la chance de les voir de prés.

La baleine franche australe : ce cétacé a choisi la région de Valdès comme lieu de reproduction. Elle fait son apparition tous les ans du 15 juin au 15 décembre. Elle se nourrit de petits invertébrés comme les krills ou des zooplanctons à travers ses « barbes » qui pendent de la mandibule supérieure. En outre, elle possède deux orifices respiratoires. La gestation dure un an et les baleineaux naissent entre août et septembre. Les mâles mesurent 12 m et les femelles jusqu’à 12m. Elles pèsent en moyenne 35 tonnes. Après avoir été longtemps massacrées pendant des siècles, les baleines sont une espèce protégée aujourd’hui. Malheureusement ce n’est pas la bonne saison.

Nous allons à Caleta Valdès voir une colonie d’éléphants de mer, et peut-être voir des orques en train de chasser, puis ce sera Punta Norte, où nous ne verrons pas non plus les orques, mais une autre colonie d’éléphants de mer.

Bivouac à Puerto Piramides.

Jeudi 22 Mars/Vendredi 23 Mars/Samedi 24 Mars et Dimanche 25 Mars

Durant ces 4 jours, nous profitons de cette péninsule de Valdès, riche en faune et flore pour nous reposer, prendre le temps, revoir la loberia et la pinguinerie, nous avons la chance de voir des orques, mais de loin.

Un petit tour à la « Isla de los parajos » comme son nom l’indique, avec une multitude d’oiseaux.

Faune de Valdes

De retour à Puerto Piramides, nous faisons la connaissance de Charline et Hélène, deux jeunes françaises de Normandie et d’Ardèche, en voyage. Le monde est vraiment petit, Charline a travaillé à Bouillante, au Parc des Mamelles avec Paola, une amie de notre fille Pauline. Photo souvenir et dédicace sur Samy.

Bivouac Puerto Piramides

Pour la petite Histoire : Antoine de Saint Exupéry, célèbre écrivain, aviateur et aventurier. Nommé chef d’exploitation de l’Aeroposta Argentina, Antoine de Saint-Exupéry prend ses fonctions le 12 octobre 1929 à Buenos Aires où il retrouve ses camarades Marcel Reine, Henri Guillaumet et Jean Mermoz. Il a pour mission d’assurer le bon fonctionnement des lignes déjà existantes vers Santiago de Chili, Asunción et Rio de Janeiro, de gérer le personnel et l’équipement. Il se rend en Patagonie et en Terre de feu pour trouver les meilleurs trajets et les pistes d’atterrissage les plus sûres en vue de l’ouverture de nouvelles lignes. Le 20 mars 1930, il couvre les 2400 km qui séparent Buenos Aires de Rio Gallegos en 12 h, ce qui est un record mondial. Le 31 mars 1930, il inaugure l’extension de la ligne Comodoro Rivadavia-Rio Gallegos, avec comme escales Puerto Deseado, San Julian et Santa Cruz. Le 16 avril 1930, il instaure des lignes auxiliaires vers Rio de Janeiro, Montevideo, Porto Alegre et Santos. En Amérique du Sud, il doit affronter le plus redoutable ennemi des pilotes: le vent, si puissant, avec des rafales si inattendues que son habileté compte moins que sa bonne chance. Le 19 juin 1930, il récupère Henri Guillaumet, sauvé après 5 jours de marche dans les Andes. Pris dans une tourmente de neige alors qu’il assurait la liaison Santiago du Chili-Mendoza, son avion est endommagé et il doit survivre à 3500 m d’altitude en plein hiver austral.

A suivre…

 

 

Un commentaire sur “🇦🇷 DESTINATION : PENINSULE DE VALDES – ARGENTINE

  1. Bonjour les aventuriers

    C’est incroyable que les éléphants de mer puissent avoir 38 compagnes ….quelle forme!!

    les YAMAHA  sont solides! Il faut oser faire 1500km en 125 cm3 par des pistes

    C’est vraiment des payasages qui inspirent la liberté je comprends que Florent Pagny soit bien dans ces zones de la planète à très faible densité

    Bises à vous deux

    José

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