🇨🇱 La Patagonie Chilienne, terre d’eau et de feu (1)

Dimanche 28 Janvier-Température 10°-Beau temps – Départ 8H20.

Conception – Santa Juana – Nacimiento. Nous longeons le Rio BioBio, un estuaire au pied des forêts de sapin. Là-aussi, beaucoup d’industries forestières, scieries, constructeurs maisons en bois, usines de cellulose. Il y a pas mal de vent ce matin, nous sommes en Patagonie, prudence, nous roulons à 6O kms heures car malgré les 3 tonnes 200, Samy est secoué. C’est aussi, une région de cultures fruitières et maraîchères, pommes, cerises, tomates. Collipulli, Terraco où nous apercevons un feu dans la forêt.

Nous sommes sur la « Ruta de la Araucania Andine ». Cette région de l’Araucanie est située au Sud du Chili avec sa capitaleTemuco (675 km de Santiago). C’est une région dominée par les volcans de la Cordillère des Andes : Llaima (3125m), Lonquimay (2865m), Villarica (2840m), Quetrupillan (2360m) et Lanin (3870m), ce dernier est situé sur la frontière avec l’Argentine. Les nombreux lacs situés au pied de cette chaîne montagneuse furent créés pour la plupart par le déplacement des glaciers dont la moraine, formant barrage, obtura des vallées érodées. D’autres sont nés d’une éruption volcanique. Cette zone est un territoire historique du peuple Mapuche, peuple indigène de la région qui résista pendant plus de deux siècles aux colons, les descendants ont gardé vivantes les coutumes de leurs ancêtres. Malheureusement les Mapuches sont marginalisés et leur territoire est convoité par de grandes compagnies. La colonisation de la zone commença par le sud, avec l’arrivée de colons chiliens et étrangers (allemands notamment) à Puerto Montt. La distribution de ces terres aux colons allemands fut faite entre les années 1852 et 1880, par Vicente Perez Rosales, agent de la colonisation à Valdivia.

Curacautin, petite ville située à proximité des Volcans Llaima, Tolhuaca et Lonquimay. C’était autrefois un passage obligé par les tribus pehuenches qui vivaient des deux côtés de la Cordillère. Ces tribus y trouvaient de nombreux pignons d’araucaria. La graine ou pignon de l’araucaria, « el pinon » est à la base de l’alimentation du peuple Pehuenche, d’où son nom « pehuèn », araucaria ou pignon, et « che »,le peuple, les gens. Nous traversons sur une route très agréable avec beaucoup de cabanes, une région très agréable, verdoyante, montagneuse avec des piscines naturelles, et des thermes aussi.
Bivouac Camping Suizandina, très bon accueil, et nous avons la chance d’avoir la visite de jolies peluches, des lamas et des alpagas, qui broutent juste à côté de Samy.

Lundi 29 Janvier-Départ 12H20-Température 21°-Beau soleil

Un peu de mécanique avec changement des plaquettes pour Samy, (Sancho remet les anciennes en attendant d’en trouver des neuves). Nous prenons la route direction Lonquimay, gros bourg qui se trouve à l’est de la précordillère, de l’autre côté de la chaîne de volcans, avec une originalité, les rues forment des ellipses par rapport à la place centrale.

Sur la route, nous nous arrêtons à la communauté pewenche de Quinquen, mais nous ne voyons personne, le petit site touristique est fermé.

Nous continuons vers la lagune Gualletué, que nous voyons de loin, car tout est clôturé, impossible de s’approcher pour passer la nuit. C’est en bordure de route, que nous trouvons un emplacement près d’un petit cours d’eau.

Mardi 30 Janvier-température 13°-Beau soleil-Départ 10H00-Altitude 1187m

Nous prenons la piste dans le Parc Conguillio (60832 hectares) (dont le nom signifie « eau avec des pignons » en mapuche). Au début en terre, puis au fil des kilomètres, ce sera de la cendre volcanique et un paysage de toute beauté, notamment avec des forêts d’araucarias, arbres primitifs bien spécifiques. Un petit passage pour Samy, les roues dans l’eau.

Nous sommes à 1295 mètres, et le changement de paysage avec une forêt pétrifiée « china muerte », nous croisons juste quelques vaches sur notre passage, puis dans la descente, un camion chargé de bois devant nous que nous laissons loin devant car il y a beaucoup de poussière. Après deux heures de piste, nous retrouvons l’asphalte. Nous arrivons à Melipeuco, village à l’entrée sud du Parc Conguillio, arrêt pour déguster un jus de fruits naturels (mangue et ananas). Un peu plus loin, sur la route, nous apercevons un panneau inhabituel, panneau d’évacuation, en effet, le parc est dominé par le Volcan LLaima (3125 m le plus haut de la Cordillère).Villa Garcia et son église rose.Cunco et ses petits commerces- un autre lac ce sera celui de Collico, puis celui de Caburguia où nous passons la nuitDîner : Empanadas à la viande – Avocat- Brugnons – Fromage.

Mercredi 31 Janvier-Température 19°-Départ 9H00-Beau soleil avec du vent

Nous reprenons la piste et nous arrêtons à Reigolil, petit hameau de 1000 habitants, en bordure de route dans une petite échoppe tenu par une maman avec ses deux filles, qui viendront s’asseoir à notre table. Nous achetons une spécialité de la région, un dessert « Mote con huesito »(blé avec un fruit genre prune ). Puis Curarrehue, nous arrivons dans la réserve nationale Villarica avec son volcan Villarica toujours actif, fumerolle au sommet.(2847m, dernière éruption en 2015). En bordure de route, des marchands vous proposent des ustensiles en cuivre, qui scintillent avec ce beau soleil qui nous suit toujours. Pucon, Villarica, villes touristiques. Nous bivouaquons au pied du Volcan Villarica, un endroit idéal pour admirer ce cône parfait avec son petit nuage de fumée.

Jeudi 1er Février-Beau soleil-Départ 9H30-Température 20°

Pucon, principal centre touristique du Chili, c’est un village vacances que nous traversons. Une bonne connexion nous permet de passer quelques appels en France. Dans cette région, beaucoup de fabriques artisanales de meubles, et de chalets en bois pour la location. Lican Ray, c’est dans les années trente que commence l’activité lacustre sur le Calafquen où les vapeurs assurent le transport de marchandises et de passagers, ainsi que du bois de construction, abondant dans cette région de forêts denses. L’Etat prend la décision de construire une véritable ville, expropriant 80 hectares de terre d’une communauté mapuche. Aujourd’hui, centre touristique de première importance dans la région des Sept lacs.Petit resto sur bord de route bien sympathique où nous nous arrêtons pour déguster un « Asado de cordero », un régal.
Conaripe, petite ville en bordure du Lac Calafquén et pas loin du Volcan Lanin, mi-argentin, mi-chilien. Nous décidons de prendre un café dans un bar, hasard, il s’agit d’un café-restaurant « L’Escale » tenu par un couple de français depuis 2015, dont nous faisons connaissance et Sancho en tant qu’ancien cuisinier, visite la cuisine.
Bivouac en bordure du lac où nous faisons la connaissance d’un jeune couple polonais Asia et Martin avec qui nous passons une belle soirée.

Vendredi 2 Février-Départ 10H00-Température 19°5-Temps gris et venteux

Quelques échanges à nouveau de données avec Asia et Martin, que nous quittons après une photo et dédicace sur Samy. Pinguipulli qui se trouve au centre de la région des Sept Lacs (Calafquén, Pullinque, Pellaifa, Panguipulli et Neltume), ville surnommée « la cité des Roses » car en 1980, 1000 rosiers y ont été plantés, ils sont 14000 aujourd’hui. Chauquen,Choshuenco, Enco (village abandonné depuis plus de 30 ans), nous nous arrêtons au bord du lac Neltume pour passer la nuit.

Samedi 3 Février-Départ 10H15-Température 24°-Temps couvert

Nancul, des pâturages avec des élevages de taureaux, des vaches, des moutons. Tiens un nom connu, Ustaritz, sûrement des basques de chez nous venus s’installer au Chili. Los Lagos, Pishuinco et son vieux train,

puis Hullehue. Nous arrivons à Valdivia, capitale de la province du même nom, elle est fondée par Don Pedro de Valdivia le 9 février 1552, sour le nom de Santa Maria la Blanca de Valdivia.Le site est choisi pour sa position stratégique, près du meilleur port de la côte, au cœur des vallées Calle-Calle et de Las Cruces. Au niveau du continent sud-américain, l’ouverture de la route du détroit de Magellan en fera un centre névralgique et un lieu de ravitaillement obligatoire pour les marins épuisés par le passage du détroit. Le centre ville est entouré par les fleuves Calle-Calle et Valdivia qui forment le poétique « Chemin de la Lune ». Bivouac en haut d’une falaise, un peu venteux, mais avec une belle vue sur le Pacifique.

Dimanche 4 février-Beau soleil-Température 22°-Départ 9H30-Altitude 43m

Un petit passage au marché artisanal de Valdivia et au marché de poissons avant de reprendre la route, où nous apercevons des « bandurrias », oiseaux avec un grand bec, un plumage gris et une tête de couleur jaune.

La Union où nous faisons la pause déjeuner- Nous nous arrêtons au musée de stutbaker « Auto Muséum Moncopulli » que nous avions visité il y a sept ans. Pilmaiquen où nous avons une belle vue sur le volcan Osorno. Nous voilà à Entre Lagos, petite ville touristique au bord du lac Puyehué. Nous décidons de chercher un endroit pour passer la nuit, et ce n’est qu’au bout de une heure et demie de piste, nous arrivons enfin à Puerto Rico en bordure du lac Rupanco. Un endroit idéal, Samy les roues presque dans l’eau. Petit barbecue avec bouts de bois trouvés par çi, et par là. En fin de journée, nous sommes en compagnie d’oiseaux.

Lundi 5 Février-Départ 10H00-Température 21°-Soleil mais nuageux

Au réveil, des petits faucons sont autour de Samy, Sancho en profite pour faire des photos. Petit déjeuner avec vue magnifique, nous sommes chanceux de voir tout cela.

En partant, nous nous arrêtons dans une échoppe en bordure de route, nous souhaitions acheter un poncho, ou un tricot, mais le design de ceux présentés, ressemblaient à celui de Thierry Lhermitte tricoté par Thérèse dans le Père Noël est une ordure…

Après 30 kms de piste, nous retrouvons la route goudronnée, quel plaisir. Voici le Lac LLanquihué, 870 km², profondeur 350 m, c’est le 3ième plus grand lac d’Amérique du Sud, lequel, selon les Indigènes, était hanté par de mauvais esprits et des monstres fabuleux. Les conquistadores espagnols l’avaient déjà visité plusieurs siècles auparavant, mais il fut oublié suite à la reconquête mapuche des terres alentour. Puerto Octay, Frutillar, fondé en 1856 par une colonie d’immigrants allemands, aujourd’hui station balnéaire. Nous arrivons à Llanquihué, petite ville bien agréable au bord du lac portant le même nom et avec le vue sur le volcan Osorno. Nous décidons de passer la nuit en bordure de la plage, où nous faisons la connaissance de Catherine et Patrick, un couple de français du Mans, en vacances. Nous passons la soirée ensemble.

A suivre…

8 commentaires sur “🇨🇱 La Patagonie Chilienne, terre d’eau et de feu (1)

  1. Salut à vous 2, toujours aussi intéressant vos compte-rendus! Bravo en tous les cas pour la narration, les photos. J’apprends beaucoup de choses intéressantes les unes comme les autres : histoire, géographie, etc … Merci mille fois!

    Vivement la prochaine.

    Bisouxes.

    Jacques.

  2. Buenas tardes los gringos ,,…

    Mais que c’est beau ce Chili !, et el rio Biobio (nom donné par un écologiste je présume? ) c’est superbe cette zone avec les volcans…

    Je vois que vous faites pas mal de pistes et les bivouacs semblent extras.

    Yves, tes photos d’oiseaux sont superbes tu peux les proposer au magasine Geo sans les retoucher…

    Et dire que dans deux mois vous allez rentrer….quel dommage !! Je me suis habitué à vos reportages , j’espère que vous avez déjà pensé à un autre trip ….biensur après un repos bien mérité

    Bonne route

    José

     

     

     

     

     

  3. Salut les Sanchos grringoss !!

    toujours aussi passionnant votre périple ,de belles photos ,commentaires et de rencontres..

    Si tu veux Yves je t envoie un jeu de plaquettes pour Samy avec un bon prix!!!!!

    bises à vous

    1. Coucou les sanchos, vous nous rendez jaloux de votre magnifique ciel bleu.On est dans la grisailledepuis pas mal de temps c’est deprimant.Merci de nous faire partager vos moments très sympa . bisous à plus tard

  4. Coucou,

    J adore les photos des oiseaux. On a l’impression qu’ils posent devant l’objectif ! Profitez du soleil et de la chaleur car ici, il fait froid (-5) et il pleut depuis des lustres.

    N oubliez pas de prendre  les photos avec Florent!!

    Bizzz

    Çacaillicia

     

     

  5. Salut les chanceux,

    un coucou de Pau, et oui cela fait bien longtemps! vous n’allez pas reconnaître la ville tellement elle a changé!

    Non là je rigole…

    Quelle belle aventure et quel plaisir de vous lire.

    A bientôt

  6. Salut les voyageurs, lors de votre précédent voyage en side-car, Vous aviez fait connaissance de mon ami d’enfanceArno qui vivait au Chili.

    Quand vous remontez vers le nord, si vous passez vers TEMUCO, il y est enterré.Passez lui le bonjour de Fred.

    J’ai parcouru le Vénézuela et le Chili avec lui ,voyages gravés dans ma mémoire. C’était un bon ami et un bon compagnon.

    Merci et bravo à vous de vivre vos rêves, bon vent les routards.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.