🇨🇱 Article pour nos petits écoliers d’Aubin et de Bournos

Mercredi 7 Février – 10H00 – Temps mitigé

Nous prenons le bateau pour aller voir la Pinguinera Punihuil, où plusieurs colonies de deux espèces de pingouins  vivent sur des petits ilots rocheux. Les pingouins magellaniques et les pingouins de Humboldt, en voie d’extinction. Nous avons de la chance car les mois de janvier et février sont les plus propices pour en contempler au maximum. C’est la période où les petits sont avec leurs mères.  Nous voyons des mamans manchots avec leurs petits nés en décembre.

Ces premiers sont des pingouins de Magellan : la première référence à ce sympathique animal remonte à 1520 que nous devons au chroniqueur  Fernand de Magellan, Antonio Pigafetta le décrivant comme une oie sauvage ! Il semble que le manchot fut dans un passé lointain un oiseau terrestre volant, apparenté aux pétrels, qui par la suite s’approcha chaque fois plus à la mer pour trouver sa nourriture. Ainsi, il cessa de voler et s’adapta à la vie aquatique avec son corps en forme de fuseau, ses pattes aux membranes interdigitales et ses ailes, qui se transformèrent en nageoires, comme les poissons. La première description scientifique du manchot de Magellan fut réalisée en 1781 par le naturaliste allemand Johann Reinhold Forster. Le nom de cette espèce est un hommage au navigateur et explorateur portugais Fernand de Magellan, qui avait aperçu cet oiseau en 1520 au cours de son voyage au sud du continent sud-américain. Il peut s’observer de la Terre de Feu jusqu’au Brésil (pour l’Océan Atlantique) et jusqu’au Pérou (pour l’Océan Pacifique). Il atteint ces contrées éloignées après une migration de plus de 6000 kilomètres vers les eaux chaudes. Il est de taille moyenne (jusqu’à 76 cm), et de couleur noir et blanc. Il a une tête noire entourée d’une bande blanche et le dos gris-noirâtre et le ventre blanchâtre, avec deux bandes noires entre la tête et la poitrine, la bande inférieure en forme de fer à cheval inversé. Il n’existe pas de différences  réelles, mais le mâle a des dimensions légèrement plus importantes que la femelle avec un front très légèrement plus bombé. Outre la différence de corpulence, celle-ci possède un bec plus fin que le mâle. Le manchot peut vivre 20 ans.Il passe une grande partie de sa vie dans l’eau, il y dort même, il a une vie pélagique. C’est un extraordinaire nageur : il peut atteindre une vitesse dans l’eau de 8 km/h. Son plumage est une sorte de duvet très épais enduit d’une huile imperméabilisante qu’il extrait d’une glande appelée uropygiale. Sous sa peau, une épaisse couche de graisse le protège du froid. Son cri est très particulier et ressemble à un braiement. Il éternue souvent pour expulser un liquide salé produit par une glande qui régule le sel dans son corps. Chaque année, les manchots changent de plumage. Durant cette période (janvier – février), ils évitent de pénétrer dans l’eau et de manger. À trois ans ils obtiennent leurs couleurs définitives avec leur notoire collier autour des yeux et du cou. De plus, leurs plumes à la tonalité grise changent pour devenir entièrement noires. Les petits poissons comme les anchois, les sardines ou les athérines constituent la base de leur alimentation. Leurs grands ennemis sont les lions de mer, les filets de pêche et la pollution des océans. Sous l’eau, ils peuvent plonger jusqu’à 80 mètres.

Entre août et septembre les premiers mâles arrivent pour reconstruire le nid, généralement construit au même endroit que la saison antérieure, soit à l’air libre ou sous un arbuste. Arrivent ensuite les femelles et les couples se forment. Elles pondent deux oeufs (exceptionnellement 3), lesquels sont couvés et gardés entre 30 et 40 jours par les deux manchots qui se relaient pour pouvoir aller chercher à manger. À leur naissance, les oisillons ne pèsent pas plus de 150 g et ne vont pas dans l’eau avant d’avoir atteint 250 g. Après la ponte du premier œuf, les mâles vont se nourrir dans la mer et veillent aussi à rapporter plus de végétation pour le nid. Les seconds oisillons sont généralement plus petits et ont moins de chance de survivre (30% de chance de survie). Cela est généralement dû au manque de nourriture causé par la pêche commerciale, qui rend plus difficile la recherche de nourriture pour les parents. Les oisillons dépendent de leurs parents pendant au moins deux mois et demi jusqu’à ce qu’ils imperméabilisent leurs nouvelles plumes et puissent aller dans l’eau pour se nourrir. Depuis leur naissance jusqu’à ce moment, ils sont alimentés par les deux parents par régurgitation. À l’âge de 3 ou 4 ans les jeunes sont en âge de se reproduire. Fin janvier – février les jeunes groupes, nés pendant les saisons antérieures, retournent sur leur lieu de naissance, passant presque deux semaines à terre, sur la côte, où ils perdent leur plumage originel. Tous les manchots changent de plumage chaque année; durant cette période ils ne se nourrissent pas car ils évitent d’aller à l’eau. En effet, tant qu’ils ne terminent pas leur mue, ils ne peuvent réguler leur température. À partir de mars, ils abandonnent la terre ferme et restent dans l’eau. Une grande partie de la population, particulièrement les jeunes, migrent vers le nord, atteignant le Pérou et le Brésil. Beaucoup de manchots disparaissent lors de leur migration vers le nord, à cause de la pollution pétrolière ou emprisonnés dans les filets de pêche. Il existe de nombreuses colonies de manchots de Magellan dans la région. Les plus accessibles sont les colonies de manchots de Seno Otway, avec environ 5 000 individus et celles du Détroit de Magellan et de l’île Magdalena où se regroupent plus de 130 000 individus. C’est pourquoi, cette île est protégée et administrée par la CONAF, la Corporation Nationale Forestière sous le nom de « Monument National des Pingouins ». Le Manchot de Magellan (Spheniscus magellanicus) est une espèce sud-américaine d’oiseaux qui se reproduit sur les côtes de l’Argentine, de Chili et sur les îles Malouines, avec des migrations vers le Brésil.La principale menace de cette espèce est la pollution marine aux hydrocarbures, due aux dégazages illégaux, qui tue plus de 20 000 adultes et 22 000 jeunes chaque année au large des côtes de l’Argentine et sur les sites de nidification des îles Malouines. Bien que la fréquence des dégazages a diminué récemment, la situation risque de redevenir préoccupante si l’extraction de pétrole off-shore se développe au large de ce même archipel. La surpêche est une autre menace pour l’espèce. Outre la surpêche des anchois, qui prive les oiseaux d’une de leurs principales ressources alimentaires, de nombreux individus sont pris dans les filets et, incapables de remonter pour respirer, meurent noyés. De façon plus confidentielle, à Punta Arenas au Chili, certains pêcheurs chassent et tuent des manchots pour s’en servir comme appât. À la prédation exercée par les espèces sauvages ou introduites s’ajoute la collecte des œufs par les humains au niveau de certaines colonies. La pression humaine liée au tourisme est aussi un problème pour ces individus nicheurs, qui sont alors dérangés lors des soins aux poussins. Des évènements climatiques tels que El Niño peuvent aussi causer des morts massives chez les poussins. Cet évènement, qui peut provoquer une diminution drastique des ressources alimentaires par déplacement des bancs de poissons, a aussi une conséquence au niveau du régime des précipitations, qui augmente dans les zones occupées par les colonies du côté océan Pacifique. Si plus de 6 cm de pluie tombe au cours de la saison de reproduction, la plupart des poussins mourront soit d’hypothermie, soit à la suite de l’effondrement des terriers de nidification.

Sur l’autre îlot, ce sera le tour des pingouins de Humboldt

Le pingouin de Humboldt appartient à la famille des Spheniscidae et vit en Amérique du Sud dans les zones côtières du Pérou et du Chili. Les espèces les plus proches sont le manchot de Magellan et le manchot des Galapagos. Il a une taille, moyenne pour le manchot, de 65 à 70 cm de long et un poids de 4,7 kg. Sa tête est noire, avec une bande blanche qui commence derrière les yeux et descend jusqu’à la gorge. Les manchots de Humboldt nichent sur les îles et côtes rocheuses où ils utilisent parfois les éraflures et les grottes. Le statut actuel de ce manchot est vulnérable en raison d’une diminution de la population causée par la sur-pêche. Historiquement, il fut aussi victime de l’exploitation du guano et subit aussi la destruction de son habitat. La population actuelle est estimée à 8 000 individus. Bien que morphologiquement adaptés aux faibles températures, ces manchots ont développé des stratégies pour lutter contre la chaleur. Durant l’été, ils perdent les plumes sur une bande située entre leur bec et leurs yeux, ce qui leur permet de dissiper de la chaleur à ce niveau.  Si cela s’avère insuffisant, ils peuvent haleter comme des chiens et étendre leurs ailes au vent. Ils peuvent aussi se réfugier dans leur nid, placé dans l’ombre d’un buisson ou, mieux encore, dans la fraîcheur d’un terrier. Ils se nourrissent de poisson, notamment d’anchois et plus particulièrement de l’espèce Engraulis anchoita, mais aussi de jeunes merlus argentins, de sprats, de merlan bleu austral, etc. Ils consomment aussi des calmars, du krill et d’autres crustacés, telle que la galatée naine. Ils sont de bons nageurs. Ils peuvent atteindre 24 km/h lorsqu’ils poursuivent une proie et plonger jusqu’à 75 m de profondeur. Des individus porteurs de balises de localisation par satellite ont permis de déterminer que cette espèce fait couramment une centaine de kilomètres à la nage pour se rendre de leur colonie de nidification jusqu’aux sites de nourrissage. Certains individus provenant des colonies d’Argentine ont même réalisé un voyage de 600 km pour trouver suffisamment de nourriture à rapporter au nid. Ses prédateurs marins s’attaquent aux jeunes et aux adultes. Les orques les chassent au large tandis que le Pétrel géant et l’Otarie à crinière peuvent aussi les pourchasser sur les plages.

A bientôt…

 

 

 

 

Un commentaire sur “🇨🇱 Article pour nos petits écoliers d’Aubin et de Bournos

  1. De super photos, de super paysages!!

    Chers amis je suppose que vous aurez tant  de choses a nous raconter de votre extraordinaire périple!!

    On vous attend anxieusement. Quand arriverez -vous chez nous? C’est seulement pour m’organiser.

    J’attends de vos nouvelles.

    De grosses bises.

     

     

     

     

     

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