Lundi 20 Novembre –
Nous sommes sur la South Apache Drive, une route sur un plateau à 1655 m d’altitude.
Bienvenue en Arizona.
L’Etat de l’Arizona a été créé en 1912. Cette zone, pourtant riche en cuivre et en terres d’élevage, fut le dernier territoire continental à devenir un Etat américain, grandement du fait de la réputation de fauteurs de troubles de ses habitants. Le gouvernement fédéral restait donc frileux.
Pour les sages, le but du voyage, une philosophie qui s’applique très facilement à l’Arizona. Certes, il y a le Grand Canyon, Monument Valley, les roches rouges de Sedona et bien d’autres lieux. Pourtant ce sont les routes entre ces merveilles de la nature qui insuflent vie et ambiance au voyage.
La mythique Route 66 était à l’origine un grand axe pour les travailleurs migrant vers l’Ouest durant la Grande Dépression. Construite en 1926, surnommée «The Mother Road» elle reliait Chicago à Los Angeles, en desservant petites villes et chemins de campagne de 7 états sur son chemin.( Illinois, Missouri, Oklahoma, Texas, Nouveau-Mexique, Arizona et Californie, et le Kansas). Elle devint célèbre lors de la Grande Dépression, quand les fermiers du Dust Bowl (le Bol de poussière dans le Middle-West) furent obligés d’émigrer vers l’Ouest et l’empruntèrent pour traverser les Grandes Plaines.
«The Mother Road» apparaît dans le roman de John Steinbeck de cette période, «Les Raisins de la colère». Les choses s’améliorent après la Seconde Guerre Mondiale : la prospérité nouvelle incite les Américains à partir à l’aventure assis derrière leur volant. Mais, alors que tout semble aller pour le mieux, le gouvernement fédéral instaure le système des autoroutes inter-Etats qui marquera hélàs la fin de la Mother Road. La dernière ville sur la Route 66 à avoir été contournée par une autoroute inter-Etat fut Willliams en Arizona en 1984.
Chantée par les Stones et Bob Dylan, la route 66 a servi de cadre au film Easy Rider, et plus récemment au dessin animé Cars 1, de Walt Disney.
Nous voilà, sur cette route mythique, Holbrook et son «Pony Post».
Joseph City (1876) altitude 1520m et son motel-rétro plutôt kitsch constitué de wigwams en béton armé et de vieilles voitures.
Plus loin, la photo souvenir au Jack Rabbit Trading Post (ouvert en 1940), avec le fameux slogan iconique «Here It Is». Nous faisons une photo souvenir sur le lapin géant avec sa selle, Jackrabbit.
Bivouac au Homolovi State Park
Mardi 21 Novembre -Départ 8H30 – 1° – Altitude 1484 m – Beau soleil
Nous partons visiter Winslow: «standing on a corner in Winslow, Arizona such a fine sight to see…..» cet extrait d’une chanson des Eagles vous est peut-être familier ? Dans les années 1970, «Take it easy» a rendu célèbre l’anonyme Winslow en la propulsant au zénith de la culture pop.
Une statue érigée à l’entrée d’un petit parc rend hommage au groupe, nous entendons la chanson qui est diffusée dans la rue. Nous apercevons un étal avec un artiste sculpteur
Ronald J.Adamson qui a créé la statue de Glenn Frey, décédé en Janvier 2016.
Une photo pour immortaliser ce lieu.
Nous poursuivons notre route, dans la Coconino National Forest, direction Meteor Crater, nous faisons demi-tour car la visite est très excessive pour aller voir ce cratère de 170 m de profondeur et de 1.5 km de diamètre.Two Guns, un village fantôme sur le Route 66, il ne reste plus que des ruines et l’ancienne station service.
Nous apercevons le Humplhreys Peal qui culmine à 12633 pieds, (3800 m) le point le plus haut d’Arizona,
nous sommes dans le Walnut National Park, où vécurent les Indiens Sinaguas, leurs habitations troglodytes creusées dans les parois pratiquement verticales d’une petite butte calcaire au cœur d’un canyon boisé.
Pause déjeuner sortie du parc.
Direction Sunset Crater Volcano Vers 1085, le volcan du cratère du coucher du soleil est entré en éruption, changeant à jamais le paysage et la vie de ceux qui ont vécu là-bas. Aujourd’hui, nous pouvons voir une mer de lave (solidifiée bien entendu !!) et diverses caractéristiques volcaniques. Nous pouvons voir l’épaisse couche de magma qui s’est déposée ici et des drôles de formes que prend la lave quand elle se solidifie.
Les volcans du Sunset Crater Volcano et du cratère Lenox sont nés dans une série d’éruptions entre 1040 et 1100. Des explosions puissantes ont profondément affecté la vie de la population locale et ont changé à jamais le paysage et l’écologie de la région.
Les gens vivaient dans la région depuis au moins plusieurs centaines d’années avant l’éruption des volcans. Les archéologues les considèrent comme des représentants de la culture Sinagua. Il s’agissait d’agriculteurs, vivant en groupes dispersés à proximité de leurs champs de blé. Leurs maisons étaient des pit-houses. creusées partiellement dans le sol.
900 ans plus tard, le cratère Sunset est toujours le plus jeune volcan du plateau du Colorado. Le rouge du volcan et les coulées de lave sombres semblent s’être refroidies et durcies seulement hier et sont devenus une surface déchiquetée.
Au fur et à mesure que les plantes reviennent, les animaux les utilisent pour la nourriture et le logement. Et il en va de même pour nous, visiteurs humains, intrigués de voir le retour de la nature après une éruption volcanique.
Le Sunset Crater Vulcano de l’Arizona a remodelé le paysage voisin, et offre maintenant une randonnée, des paysages de la flore. comme Ponderosa Pines, et un éventail de faune.
Bivouac à la sortie du parc dans la forêt.
Mercredi 22 Novembre-Départ 8h30-température -6°-Soleil-Alt 2200 m
Ce matin, nous avions -1° dans la cellule. Nous avons du mal à faire remonter la température, 12° après une heure de chauffage …. Les 2 bouteilles d’eau plastiques à l’extérieur sont gelées. Il a fait très froid cette nuit.
Nous prenons la route, quelques courses à Flagstaff, petite ville avec un certain charme, accueillante, tranquille notamment avec son centre historique sans voiture, riche en patrimoine et en découvertes interstellaires et bien plus encore.
La légendaire Route 66 traverse la ville ; aujourd’hui encore, l’esprit rétro de l’Amérique imprègne ses rues. Au niveau des sciences de l’univers, chaque année, au mois de février, la communauté commémore la découverte de Pluton, en 1930, lors du festival I Heart Pluto.
Nous ne pouvions pas passer à côté d’un Diner sans aller déguster un hamburger.
Ce sera fait au Galaxy Diner. Ce diner fifties authentique a ouvert en 1952 au bord de la Route 66 et a survécu sans jamais fermer. Il sert toujours les classiques du petit-déjeuner, des burgers, des sandwiches, soupes et salades (parfois avec des noms rigolos et/ou d’époque), mais surtout d’énormes desserts et des sundaes à n’importe quel parfum ou presque.L’extérieur, avec la devanture de style « Do-Wop » (l’architecture un peu spatiale des diners et garages de l’époque), est magnifique.
C’est encore plus beau à l’intérieur, avec de petites étoiles au plafond et des murs entiers de photos de stars et de films des fifties…
Nous ne sommes pas loin de Grand Canyon, 120 kms, nous décidons de revoir ce magnifique parc toujours en compagnie de Martine et Lionel. Sur la route, nous nous arrêtons pour voir un autre canyon Little Colorado. Cette gorge est la porte d’entrée vers Grand Canyon, le point de vue est à vous couper le souffle. Ce parc est protégé par «Les parcs et loisirs Navajo», il en est de même pour le Parc tribal Navajo de Lake Powell, le parc tribal Navajo de Monument Valley, celui de Fours Corners Monument, le Canyon de Chelly, et le Navajo Vétérans Mémorial Park, parmi les principaux.
Bivouac Kaibab National Forest.
Jeudi 23 Novembre – Départ 8h30 – 2°- Temps couvert – Altitude 1883m
Nous sommes en compagnie de cerfs mulets ce matin, au petit-déjeuner. Nous sommes à 14 kms de Grand Canyon, Yves décide de partir à gauche, d’après lui vu qu’il y a une entrée à droite il y a une sortie de l’autre côté, ce qui était vrai, ce sera une piste gentille au départ, et un peu plus ardue après, la RD307 Forest Service, sur 41 kms, les raccourcis à la Sancho !!!
Un troupeau de cerfs mulets en bordure du chemin.
Il nous faudra deux heures pour arriver à Grand Canyon National Park, à 2068 m d’altitude. C’est un nom qui fait toujours son effet. Il suffit de se pencher au bord pour être fascinés par son gigantisme. Chaque couche de cette immense faille détaille l’histoire de notre planète. La nature y a ajouté sa touche artistique : plateaux escarpés, flèches rocheuses friables, crêtes ombragées jouant avec notre regard au grè de la course du soleil. Le canyon lui-même a été créé par l’incision du fleuve Colorado et de ses affluents après le soulèvement du plateau du Colorado, entraînant ainsi le développement du système du Fleuve Colorado le long de son chemin actuel. Ces deux versants sont très différents, espacés de plus de 300 km par la route, il nous est impossible de les visiter au cours d’une journée. Le versant sud facilement accessible, offre des panoramas extraordinaires et le versant nord, plus calme a aussi ses atouts car il culmine à 2500 m, ces températures fraîches favorisent la croissance de nombreuses fleurs sauvages et d’épais bosquets de trembles et d’épicéas.
Le Grand Canyon est une véritable merveille géologique mais pour les tribus amérindiennes, son importance va bien au-delà. Le gouffre est considéré sacré et plusieurs tribus parmi lesquelles les Hopi, les Havasupai et les Hualapai y ont vécu durant des milliers d’années avant de se déplacer vers des réserves. Les Hopi nomment le Grand Canyon “Ongtupqa”, les Navajo le nomment “Tsékooh Hatsoh”. Si la formation rocheuse a tant de valeur à leurs yeux, c’est qu’il est considéré comme l’origine des premiers hommes sur Terre. La mythologie Hopi suggère en effet que les premiers hommes auraient émergé dans ce monde (le 4eme monde) par un trou nommé “sipapu”. Et c’est précisément dans le Grand Canyon que ce sipapu serait localisé selon la légende.
Il fait 17° – Pause déjeuner dans la Taverne Yavapai à l’intérieur du parc.
Vendredi 24 Novembre – Départ 8H30- 3°-Ciel couvert- Altitude 2012m
Il neige – Nous sommes sur la rive Sud du Grand Canyon, nous nous arrêtons au Visitor Center où nous trouvons des articles artisanaux, fabriqués par des amérindiens,
quelques achats et nous partons visiter la tour qui se dresse de toute sa hauteur devant le gouffre. Il s’agit de la «Desert View Watchtower» (tour de guet avec vue sur le désert). Cette construction de quatre étages a vu le jour en 1932 et offre une vue imprenable à 360° sur le canyon. Mais là n’est pas son seul intérêt puisqu’elle recèle bien des trésors. C’est l’architecte américaine Marie Colter qui a imaginé cette tour justement pour rendre hommage à la culture amérindienne. Elle l’a ainsi construite en s’inspirant d’une kiva, pièce traditionnelle utilisée par certains tribus, et a fait appel à des artistes pour décorer ces étages, parmi lesquels Fred Kabotie, peintre Hopi. A l’intérieur, nous découvrons des décors aussi riches que fascinants et qui nous plongent au cœur de la culture et de la mythologie tribales.
Le Grand Canyon abrite aujourd’hui un seul village et quel village ! Nommé Supai, il est la capitale de la réserve de la tribu des Havasupai mais il est surtout particulièrement reculé. La route la plus proche est située à une dizaine de kilomètres et le village de quelque 200 habitants n’est accessible qu’à pied, à dos de mule ou par hélicoptère. Pour le courrier, c’est donc également à dos de mule qu’il est distribué. C’est le seul endroit aux Etats-Unis où c’est encore le cas.
Nous avons eu la chance, en sortant du parc, d’apercevoir un grand mâle Wapiti avec sa harde un peu plus loin, superbe
La température est descendu à 2° – il fait froid -Pause déjeuner dans la forêt Kaibab.
Il neige- il est 13H30 – nous nous posons pour le reste de la journée –
petite sieste-Un peu d’intendance administrative – article blog – dîner –
Samedi 25 Novembre – Départ 8h50 – Soleil – altitude 2000 m
Ce matin, il fait très froid, nous avons -9 dehors, -4 dans la cabine, et -2 dans la cellule. Yves a oublié de mettre le chauffage ce matin. Heureusement, une fois lancé, il fait vite bon.
Nous partons visiter le Park Bearizona, à William’s, un parc animalier à deux pas du Grand Canyon qui offre un mélange passionnant d’aventure et d’éducation pour les petits et grands car nous pouvons parcourir en voiture des enclos spacieux pour observer la faune nord-américaine comme les ours, les loups, les bisons, les mouflons, rennes, ânes, cerfs mulets, puis un peu plus loin, à pied d’autres animaux lynx, pumas, jaguar noir, castors, ours, dans leurs habitats naturels. Bearizona nous offre une occasion fantastique de se rapprocher des animaux indigènes.
Bivouac au Kaibab National Forest.
A suivre ……
Bravo et merci les amis pour ces visites guidées et ces belles photos ! Enjoy ! Gros bisous.
Patricia.
Coucou Patricia, merci pour ton commentaire.L’aventure continue, il reste encore quelques lignes à venir.
Bonne année 2024. Des bisous
Bonne et heureuse année, les amis, avec de beaux moments de convivialité et des projets de voyages ! Bises.
Bonne année aux voyageurs et merci de nous amener avec vous!
Yves et Karen
Bonjour Karen et Yves. Merci pour ce petit coucou.Toujours un plaisir de partager notre
voyage. Au plaisir de se revoir. Amitiés. Mimi et Yves