🇦🇷 SUR LA ROUTE DE BUENOS AIRES

Lundi 26 Mars-Départ 9H15-Beau soleil-Température 19°

Quelques petits soucis de voyant pour  Samy, mais rien de grave. Nous décidons de faire une étape à Puerto Madryn pour effectuer la vidange chez Toyota et faire contrôler Samy pour la dernière ligne droite du voyage. Puerto Madryn, son histoire commence dès 1865, lorsque débarque sur la côte, la colonie galloise qui fonde la ville. C’est en 1970 qu’elle se développe notamment grâce à l’implantation de l’usine nationale d’aluminium (Aluar).  Rendez-vous pris pour Samy, pour la vidange, ce sera chose faite, tout est normal, rien à signaler. De plus, Samy est tout propre, il a été aussi lavé, il en avait bien besoin.

Bivouac Camping Puerto Madryn.

Mardi 27 Mars-Départ 11H15-Soleil voilé

Quelques coups de fil en France, un peu d’administratif pour le voyage retour de Samy, et nous reprenons la route. La route 3 est monotone, Sierra Grande et nous nous arrêtons à Las Grutas pour passer la nuit. Petite ballade dans les rues, nous voyons les voitures de nos parents et copains, Dauphine, Renault 9, 11,12, Citroën 2CV, et Peugeot aussi.

La Tire à Gégé

Bivouac Las Grutas, petite station balnéaire bien agréable.

Mercredi 28 Mars-Départ 10H30-Beau soleil-Température 20°

Nous faisons la connaissance d’un couple d’urugayen avec leurs deux petites filles en voyage, que nous reverrons peut-être à Montevideo dans quelques jours.

Viedma-Carmen de Patagon,  ce sera à Stroeder, petit village où nous faisons le plein sur la routa 3, pas beaucoup de station service le long de la route. Nous faisons étape à Teniente Origone, une petite bourgade très calme, où nous rencontrons un policier qui nous demande si nous sommes de passage, et d’où sommes nous, juste pour rassurer les éventuels habitants susceptibles de l’appeler pour lui signaler la présence d’une « camionetta ». Nous faisons la connaissance d’un papi, avec des origines du côté de la Galice, et enchanté de parler avec des français.

Bivouac sur la place de Teniente Origone.

Jeudi 29 Mars-Départ 9H46-Température 19°-Beau soleil

Nous prenons la direction de Pigué, petite ville située dans la Province de Buenos Aires, enclavée dans la vallée de Curamalal et de Bravard. Son nom dérive du phonétique « Pi-Hué » qui signifie « lieu de rencontre ». Nous y arrivons en fin de matinée, et découvrons une architecture peu commune en Argentine. Nous nous arrêtons dans une petit restaurant « Chez Juliette » Aveyron, une appellation bien française. En effet, initialement habitée par les natifs, cette ville fût peuplée à partir de 1881 par un groupe de personnes, principalement des paysans provenant de l’Aveyron (sud de la France) auxquels se joignirent des espagnols et des italiens.

Une belle Histoire française de paysans de l’Aubrac en Argentine : en 1878, une décision du gouvernement En 1878, une décision du gouvernement national ordonne au lieutenant-colonel Plaza Montero de céder 3 000 km² de ses terres dans la zone de Pigüé pour l’établissement de fermes, au milieu de la Pampa.

Clément Cabanettes, né en 1851 dans le petit village d’Ambec (commune de Lassouts), près de Saint-Côme-d’Olt, dans le département de l’Aveyron, décédé le 14 juillet 1910, rassemble en 1881 quarante familles déshéritées de la vallée de l’Olt qu’il convainc de s’exiler vers l’Argentine.

Le sous-lieutenant Clément Cabanettes avait été engagé pour assurer l’entraînement et l’instruction de troupes argentines. L’année suivante, il développa la première compagnie téléphonique du pays : « El Pan Teléfono » connue aussi sous le nom de la « Pantelefonica » mais démissionna pour incompatibilité d’humeur avec ses dirigeants. Il déménagea vers Olavarría pour travailler dans une entreprise fabriquant des engins agricoles. Le gouvernement de la province de Buenos Aires lui vendit 270 km² pour une bouchée de pain en remerciement des services rendus. Cabanettes tomba immédiatement amoureux du lieu, qui lui rappelait son Aubrac natal, et pensa aussitôt y faire venir des Aveyronnais pour le coloniser. Avec l’aide de son ami Eduardo Casey, Cabanettes se débrouilla pour qu’une gare soit ajoutée sur son terrain à la ligne ferroviaire de la Ferro Carril Sud, et qu’un grand silo et des logements soient construits pour ses colons.

Cabanettes retourna en Aveyron, où son ami François Issaly avait déjà commencé la promotion de la colonie. Il offrit deux kilomètres carrés de terre arable pour six ans à condition que la moitié de la récolte soit reversée à la communauté. À la fin de cette période, les colons recevaient un titre de propriété, quelle que soit la quantité de céréales partagée jusque-là. Une contribution de cinq mille francs était exigée pour le bétail, les semences et les machines agricoles, contribution qui n’était pas toujours complètement payée, ce qui augmenta les dettes de Cabanettes envers Casey. Du fait du taux de chômage élevé en Aveyron en raison des licenciements massifs dans les mines de Decazeville, et à la crise du phylloxéra (1882-1890), l’idée de Cabanettes suscita un intérêt certain. Cependant la presse aveyronnaise était hostile au projet de Cabanettes, l’accusant d’exploiter la misère des gens dans un projet dépeint à l’époque comme dangereux à cause des animaux féroces de la région. Malgré tout, Cabanettes réussit à convaincre 163 Aveyronnais à le suivre.

Le 23 octobre 1884, les familles rouergates quittent Rodez par train et embarquent le 24 octobre sur le Belgrano qui part de Bordeaux en direction de l’Amérique du Sud. Ils atteignent le Nouveau Monde et Buenos Aires le 30 novembre, puis Pigüé les 3 et 4 décembre. La Colonie des Aveyronnais a su devenir, malgré un départ difficile et ruineux, l’une des plus prospères de la Pampa.

Les colons rouergats, parmi lesquels se trouvent une institutrice, un forgeron, un charron, un curé et un commerçant, commencent à s’installer à Pigüé. La première récolte est assez décevante ; les techniques agricoles utilisées, les mêmes qu’en Aveyron, ne sont pas adaptées à la pampa dont le relief, le sol et le climat sont très différents. La deuxième année est encore pire avec une sécheresse de mars à fin septembre. Par bonheur, les fortes pluies d’automne permettent aux plants de maïs et de pommes de terre de pousser suffisamment pour assurer une récolte maigre mais salutaire. Pourtant, les colons ne partent pas et gardent la foi ; d’autres encore les rejoignent. « La Terre promise vaut bien tous les sacrifices, écrivent certains dans leurs lettres. Monsieur Cabanettes ne peut pas être accusé d’avoir promis plus de beurre que de pain ».

À la fin de la troisième année, Cabanettes ne peut rembourser Casey, mais il obtient un sursis d’un an auprès de son ami. Mais douze mois après, Pigüé ne fait toujours pas recette et Casey décide d’abord, comme le contrat le stipule, de se réapproprier toutes les terres. Toutefois, il change d’avis et préfère donner 50 000 pesos de plus à Cabanettes, lui effaçant son ardoise par la même occasion. La colonie, qui connaît des difficultés à se développer bien que son cheptel de bovins dépasse désormais le nombre de ses ovins, est un échec. Le gouvernement de Buenos Aires la rachète finalement au prix du terrain nu sans même considérer les cultures et les bâtiments installés dessus. Cabanettes se retrouve sans le sou ni gloire. Casey et lui meurent même plus pauvres que certaines familles de colons, mais après leur avoir rendu l’espoir. Leur générosité et leur persévérance aveugle a tout de même assuré encore aujourd’hui la survivance d’un petit bout d’Aveyron en Argentine.

En  1898, un groupe de fermiers de Pigüé, mécontents des faibles compensations financières accordées par les compagnies d’assurance de la capitale, décide de s’unir et de devenir leurs propres assureurs, en particulier contre la grêle. C’est ainsi que naît la première coopérative d’Argentine, et même d’Amérique latine. C’est à Pigüé que la première conscription de la République d’Argentine a eu lieu.

Bivouac Parc Pigué au milieu des cotorras et autres oiseaux…

Vendredi 30 Mars-Départ 11H15-Beau soleil-

Visite de la ville. A travers la ville, de nombreuses traces témoignent encore de la fondation de cette nouvelle communauté. Outre les monuments commémoratifs des précurseurs, on remarque les traces d’une culture quotidienne qui s’est implantée avec les hommes, l’architecture, le nom des rues : France, Rodez, Aveyron, Clément Cabanetes, Sadi Carnot, Issaty, Bartholomé Mitre…Avenue de la République Française…). Aujourd’hui ces pionniers de la communauté de Pigüé reposent au cimetière.

Ici, nous pouvons trouver entre autres des fabrications artisanales de fromages à pate dure, semi dure et de la tome pour réaliser le traditionnel plat aveyronnais « l’Aligot ».

Début décembre, il y a la fête de l’omelette géante réalisée avec 15000 œufs.

Bivouac Parc Pigué

Samedi 31 Mars-Départ 10H00-Temps nuageux-20°

Sur la route, des estancias, des champs de tournesol, de blé, d’orge, des prairies, et des élevages de vaches, et des chevaux.

Carhué –Lago Epecuen et son village innondé.

Retour sur cette triste histoire : engloutie par son lac à la suite d’une inondation en 1985, la petite ville de Villa Epecuen réapparaît aujourd’hui sous l’effet de la sécheresse. Ses anciens habitants racontent le tragique destin de cette cité, qui fut l’une des stations thermales les plus fréquentées d’Argentine.

Son histoire est celle d’une ville née pour ses eaux et qui finira par en mourir. Le lac salé et millénaire, auquel elle doit son nom, est connu, depuis les légendes indiennes, pour ses propriétés curatives. En langue mapuche, la tribu des premiers indigènes, « epe cuen » désigne la brûlure que laisse le sel sur la peau. Dès le début du siècle, le lac attire les Argentins mal-en- point. On s’y enduit de « fango », la boue noire aux vertus thérapeutiques, accumulée au fond du lac, qui guérit arthrites, rhumatismes, maladies de peau. Avec l’arrivée du chemin de fer, le potentiel touristique du lieu n’échappe pas aux investisseurs. A partir des années  1920, une ville pousse au bord de l’eau. D’abord une luxueuse esplanade de bois pour accueillir les baigneurs, puis des hôtels tout confort, une piscine d’eau douce, des terrains de tennis. Epecuen veut devenir la destination thermale la plus renommée de toute l’Amérique du Sud. La bourgeoisie argentine s’y presse. L’importante communauté juive de Buenos Aires apprécie le lac, dont la densité de sel, comparable à celle de la mer Morte, permet aux baigneurs de flotter. L’aristocratie y fait construire des résidences secondaires, comme le Castillo, érigé sur le modèle d’un château normand par Ernestina Maria Allaire, une princesse d’origine française architecte. Dans son jardin, une réplique de la grotte de Lourdes.

Depuis quelques années, sous l’effet d’un nouveau cycle de sécheresse, Epecuen est peu à peu sorti des eaux. La cité est aujourd’hui entièrement émergée. Un spectacle lunaire. Cité pétrifiée et blanchie par le sel, semblable à une ville bombardée mais d’où surgissent des bâtiments étonnamment conservés : un four à pain, une carcasse de voiture, la fontaine carrelée d’un hôtel…

Nous poursuivons notre route et arrivons à San Carlos de Bolivar où nous cherchons un endroit pour passer la nuit.

Nous rencontrons Dario Fabian Elizondo qui nous propose un bout de son terrain où il construit sa maison. Nous passons un petit moment en sa compagnie, et il nous invite à passer le dimanche avec son épouse Irénée et son fils.

Pour la petite histoire : le grand-père de Dario originaire de Donaztebel Santesteban, au pays basque espagnol, est parti en 1928 en Argentine avec un autre frère.Bivouac sur le terrain de leur maison, et toujours des oiseaux…

Dimanche 1er Avril-temps pluvieux

Nous passons la journée avec Dario, Irénée et leurs fils. Visite de San Carlos de Bolivar, et visite de leur future maison. Une très agréable rencontre qui ne s’arrêtera pas là, Dario et Irénée ont prévu de revenir en pays basque espagnol, nous devrions nous revoir.

Bivouac devant la porte de leur maison à Bolivar

Lundi 2 Avril-Départ 9H30-Température 14°-Ciel couvert

Nous quittons nos hôtes et espérons les revoir très vite à Thèze.

Drôle de nom pour un village : «9 de Julio». Un panneau nous indique «attention traversée de carpincho ».

Passage à Lujan, une des plus anciennes villes de la région, elle fut fondée durant la première moitié du XVIIième siècle. La légende conte que les colons espagnols décidèrent d’édifier une chapelle alors que leurs bœufs, transportant des images de la Vierge, ces derniers refusèrent d’aller plus loin. Aujourd’hui la basilique est un lieu de pèlerinage où se vénère une image en terre cuite de la Vierge Marie, dite Nuestra Senora de Lujan.  Petit cocorico, les 80 vitraux de la Basilique ont été réalisés à Bordeaux.San Andres de Giles puis San Antonio de Areco, petit village à 111 km au Nord de Buenos Aires, ses alentours sont occupés par des estancias, ces grandes propriétés terriennes du pays, dédiées à l’élevage de bovins et de chevaux. Cette petite bourgade bien agréable et jolie, est apparue vers 1730 et constitue aujourd’hui l’un des bastions où se perpétue la culture des gauchos. Nous prenons un café dans une ancienne « polleria », ancien bar où se réunissaient les gauchos, pour acheter des provisions et « se désaltérer ». A l’intérieur, tout est resté comme avant.

Bivouac bord du Rio Areco

Mardi 3 avril-Beau soleil-Départ 10H45-Température 18°

Nous partons vers Grand Bourg, où nous attendent nos amis Stella et Osvaldo et leur fils Javier. Nous passons une semaine en leur compagnie, et au cours de laquelle nous faisons la connaissance d’autres personnes.

Au programme : visite de Tigre, ballade en lancha dans l’estuaire, sans oublier un très bon asado cuisiné par Javier, visite chez Mabel et sa famille, soirée avec Josefa et son mari, soirée au Club italien del Vino artisanal de José C.Paz pour Osvaldo et Yves (réservée aux hommes), petit resto italien pour Stella, Marie Héléna et Mimi. Interview d’une radio locale ; RADIO PLUS 88.1 (cliquer sur lien ci-après :http://www.diarioplus.com.ar/contenido/jose-c-paz-son-franceses-y-recorrieron-desde-canada-a-ushuaia-en-motorhome/

Dimanche 8 avril-Départ 11H15-Temps nuageux et pluvieux

Après quelques photos, et dédicaces sur Samy, nous quittons Stella, Osvaldo et Javier pour quelques jours, car nous les retrouverons le mardi 17 avril.

Direction Uruguay – C’est à Gualeguaychu que nous passons la frontière- Formalités 15 minutes.

A suivre…

 

2 commentaires sur “🇦🇷 SUR LA ROUTE DE BUENOS AIRES

  1. Bonsoir les sanchos, votre aventure est tjrs pleine de belles surprises, merci de nous faire partager tous ces beaux moments.nous vous souhaitons un bon retour.je vous embrasse.Abintot.

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